jeudi 15 avril 2021

Le labo P4 de Wuhan serait une passoire à virus

Une équipe de scientifiques des Etats-Unis, du Canada, du Japon, d'Espagne jugent l'hypothèse fort probable dans la conclusion d'une étude déposée le 4 avril dernier sur la plate forme de diffusion en libre accès des études scientifiques arVix.

 Effet whaou garanti, Delanews !

C'est vrai lecteur et à la rédaction on n'est pas couchés. Nous sommes presque devenus monomaniaques du Sars-Cov V2. Comme la plupart de nos collègues, du reste. Sauf que nous, nous ne rechignons pas à la lecture de 33 pages d'analyse biogénétique en anglais publiées en pré-print dont les méthodes de travail sont accessibles à tous et peuvent être examinées par l'ensemble de la communauté scientifique.

Et elle dit quoi cette étude ?

Cette équipe pluridisciplinaire composée d'informaticiens, de biologistes, de généticiens et de médecins l'affirme, des traces de virus Mers et Cov sont présentes dans des séquençages génétiques de coton, de riz et de souris opérés par un labo agricole de Wuhan entre 2017 et 2020. Des virus que l'on retrouve généralement chez la chauve-souris et le chameau, deux animaux dont les scientifiques n'ont trouvé aucune signature ADN dans les échantillons analysés. Ils se sont donc demandé comment ces virus hautement pathogènes pour les humains et censés demeurer sous contrôle dans des laboratoires de haute sécurité se sont retrouvés dans des échantillons agricoles de laboratoires de moindre sécurité.

Et ?

Et après avoir éliminé un certain nombre d'hypothèses, ils indiquent dans leur conclusion que la plus probable serait celle d'une fuite du fameux labo P4 de Whuan. Ils évoquent une contamination croisée qui aurait pu intervenir sur des lignes de séquençage communes entre les deux labos. Soit via des gants, soit via du matériel mal stérilisé, soit en par aérosol. 

Par ailleurs, dans leur étude, les scientifiques suspectent également très fortement une contamination d'échantillon de souris par une souche de Mers Cov entre la partie la plus sécurisée du labo de Wuhan et sa partie la moins sécurisée effectuant du séquençage pour des recherches agricoles. Ils s'appuient sur des déclarations de Shi Zhingli elle même, qui affirme que les séquençages se font sur place à Whuan, pour écarter l'hypothèse d'une contamination extérieure.

 L'équipe indique dans sa conclusion avoir dégagé suffisamment d'éléments pour attirer l'attention de l'OMS sur le fait que la fuite du Sars-Cov V2 du labo P4 n'est pas une hypothèse marginale mais bien une piste très sérieuse pour déterminer l'origine du virus. Elle préconise de renforcer la sécurité dans ce type d'installations.

Ben ma bonne dame. Et elle est fiable cette étude ?

Pour ça lecteur, on te renvoie aux 33 pages d'infobiologie publiées sur arXiv. Mais si tu as la flemme, on ne recule devant rien à Delanews et on va tenter un peu de pédagogie.

D'abord les scientifiques n'ont pas analysé directement les échantillons, qui ont disparu depuis longtemps. Ils ont travaillé sur les résultats informatisés des séquençages effectués par trois labos chinois. 

 Ah et comment ?

De façon tout à fait publique et vérifiable. Lorsque des labos séquencent des génomes, ils peuvent en consigner les résultats sur la base de données SRA (Sequence Read Archive) du National Center for Biotechnology Information (NCBI). L'équipe a donc travaillé sur les résultats informatisés des séquençages. Ils ont fait tourner des algorithmes de leur cru grâce auxquels ils ont décelé la présence en plus de l'ADN séquencé de riz, de coton ou de souris, l'ADN des virus en question ayant contaminé ces échantillons. Or ces séquences sont très proches voire identiques à celles de virus conservés à l'Institut de virologie de Wuhan.

C'est clair. Fin de l'histoire?

Hélas, lecteur. On aimerait bien te dire oui, mais non. Car ne n'est pas tout, comme on dit en télé. En analysant le séquençage génétique des échantillons de riz, coton et souris issus des labos de l'université d'agriculture et de l'institut de virologie de Wuhan, L'équipe a également pu reconstituer entièrement le génome de deux coronavirus non documentés potentiellement pathogènes pour les humains. Ce qui lui laisse supposer que des recherches non publiées peuvent avoir lieu à l'Institut de virologie.

C'est du très lourd, là, non ?

Effectivement. Si l'Institut devait un jour être tenu responsable de la propagation du Sars-Cov2 et de ses variants après une fuite, nous n'aimerions pas être leur assureur. Mais il y a pire. Et à Delanews nous ne reculons devant rien car pour nous la news c'est sacré. Plus une religion qu'un sacerdoce. Et nous sommes prêts à nous auto-flageller sur le long chemin de croix qui mène à l'étiquetage de complotiste pour avoir osé, ne serait ce qu'oser évoquer la fin de l'étude.

 Y'en a encore ?

Oui. Heureusement les chercheurs parlent au conditionnel, ce qui va nous éviter d'être pendus aux branches de ConspiracyWatch. Forte de sa découverte d'un nouveau génome de virus, qu'elle baptise HKU4-r CoV, l'équipe constate qu'il s'agit d'un clone d'un coronavirus modifié pour pouvoir infecter les humains. Or selon elle, il n'existe par de documentation au sujet d'un virus de départ servant à obtenir ce résultat. Pour elle, on a donc du utiliser un virus non divulgué.

C'est compliqué mais en quoi c'est inquiétant ?

Justement, les chercheurs indiquent que l'un des principaux arguments avancés pour réfuter la thèse de la création du Sars-Cov2 en laboratoire, c'est qu'il n'existe pas de virus de départ documenté. Or pour le HKU4-r CoV, dont ils ont identifié les insertions, pas de documentation non plus. Donc l'argument excluant la création ne tient plus selon eux. Et de conclure : " Le fait qu'un clone infectieux ait été découvert contaminant un échantillon de riz ou il n'avait pas à se trouver laisse songeur quant au nombre de virus potentiellement pathogènes sur lesquels ont travaillé l'Institut de Virologie de Wuhan sans en référer à la communauté scientifique internationale."

 Ca fout les chocottes !

Carrément. D'autant q'on peut imaginer que les américains, les russes, les hindoux, les brésiliens et les européens travaillent aussi dans leurs labos.

On est pas déconfinés.

Tu l'as dit, lecteur.





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