lundi 31 mai 2021

Covid 19 : l'accident industriel de plus en plus probable


Au fur et à mesure du temps qui passe, le faisceau d'indices se resserre autour d'une hypothèse : la fuite de laboratoire du virus du Covid 19. Il devient de moins en moins complotiste d'oser imaginer que le Sars-Cov2 ait pu prendre la poudre d'escampette depuis des cryotubes du fameux lab P4 de Wuhan, lieu d'apparition des premières contaminations. Profitons de cette soudaine ouverture d'esprit.

Au cours des dernières semaines, coup sur coup trois révélations sourcées par des publications scientifiques ou par des journaux anglo-saxons viennent conforter non seulement l'hypothèse de la fuite de labo (voir nos précédents articles sur le sujet) mais plus indicible encore, celle de l'éventuelle fabrication in situ par des virologues chinois du Sars-Cov2. Décidément les virus semblent nettement plus difficiles à confiner que les humains.


Ouais, Delanews, on connaît vos méthodes. Encore des trucs ésotériques puisés sur des sites douteux...

Lecteur, si par site douteux tu entends le Wall Street Journal ou la revue scientifique Science, alors oui, c'est bien de là que viennent nos informations. La première d'entre elles a même été curieusement reprise par Le Monde, pourtant fervent défenseur pendant des mois de la théorie du pangolin. Mais on va voir pourquoi.

Delanews, vous réglerez vos comptes plus tard. Nous on veut savoir.

OK. Pour mieux comprendre, il faut se rappeler que lorsque le Sars-Cov2 est apparu à Wuhan, il se trouve qu'il existait dans cette ville un institut de virologie qui étudiait justement ce genre de virus. En 2019, pour l'ensemble des médias, il n'y avait aucun rapport entre les deux faits. Ben non, pourquoi, d'ailleurs. Mieux, les chercheurs de Wuhan ont rapidement publié le génome d'un coronavirus qu'ils avaient - disent-ils - isolé en 2013 au sein d'une population chauves-souris et répondant au doux nom de RaTG13.

On s'en fout.

Ben non, lecteur, tu ne t'en fous pas. Selon les chercheurs de l'institut de virologie de Wuhan, le RaTG13 est génétiquement identique à 96% au Sars-Cov2. Et la communauté scientifique de s'en contenter pour affirmer que le Covid 19 est bien issu d'un virus de chauve-souris qui a muté, gagnant au passage une pointe porteuse d'une protéine ACE2 capable de pénétrer les cellules humaines. Le hasard, toujours lui, semble bien faire les choses. Trop bien pour certains scientifiques, qui pensent alors que le virus a du passer par un hôte intermédiaire, c'est la fameuse théorique jamais prouvée du pangolin. Animal attachant au demeurant, dont on ne peut que souhaiter la protection. Thèse ayant bien sûr la faveur de l'OMS, dont la Chine est un important contributeur. Sur les quelques 313 pages de rapport de la commission d'enquête sur l'apparition du virus, seules 4 évoquent la possibilité d'une fuite de labo.

Delanews, des fois on se demande si vous ne délayez pas. Vus êtes payés au feuillet?

Si on faisait ça pour l'argent, on laisserait tomber pour vendre des T Shirts "bisous bisous". On ne délaye pas, on explique, nuance. Or une partie de la communauté scientifique vit très mal le fait qu'une hypothèse pourtant probable semble indicible. Mi mai 2021, une vingtaine d'entre eux, dont le virologue américain Ralph Baric, ça a son importance, publient un papier dans Science pour demander que soit pris en compte et étudié la possibilité d'un accident de laboratoire.

Bon, c'est pas trépident.

Si, parce que coupe de théâtre, juste avant la publication de l'appel dans Science, fuitent sur Twitter, non pas des virus, mais des travaux universitaires menés par des chercheurs chinois de l'institut de virologie de Wuhan. On y apprend - sans que ce soit vérifié - qu'à l'époque ou le RaTG13 aurait été prélevé dans des grottes du Yunnan, six ouvriers auraient contracté une pneumonie et trois en seraient décédés. On y apprend également qu'en plus du RaTG13, ce sont sept autres souches non documentées qui auraient été prélevées et conservées à l'institut de Wuhan.

OK pour la fuite, mais ça exclue la manipulation génétique alors.

Curieusement oui. La fuite des mémoires des chercheurs de Wuhan tombe en effet à pic pour discréditer tout soupçon de manipulation. Sauf que malgré les malades de 2013 évoqués par les mémoires, aucune pandémie n'est apparue cette année là. Curieusement également, l'un des scientifiques appelant à plus de transparence est Ralph Barric. Or c'est ce même scientifique qui collaborait en 2016 avec Shi Zhengli, la directrice adjointe de l'Institut de virologie de Wuhan, pour modifier des virus afin de les rendre plus offensifs notamment contre les humains. Un procédé nommé GoF pour Gain of Function, sous moratoire aux Etats-Unis, mais pas en Chine. (cf nos articles précédents)

Oulala, ça fait mal à la tête votre histoire. On comprend quand même que ce n'est pas clair

Ca dépend de la lecture qu'on en a. Ici à Delanews, on trouve assez simple. Se sachant de plus en plus sur la sellette, l'institut de virologie de Wuhan se doute qu'on va finir par considérer sérieusement la thèse de l'accident. Il y a lieu de penser que le Sars-Cov2 pourrait être un produit de Gain Of Function non publié (voir nos articles précédents) et pour noyer le poisson, l'institut laisse fuiter opportunément un travail avançant que dès 2013 des coronavirus de chauve-souris ont pu passer naturellement la barrière des espèces et contaminer des humains.

Effectivement, vu qu'il n'y a pas eu de pandémie ensuite, ca n'est pas très crédible.

Beaucoup plus plausibles, en effet, sont les conclusions d'un rapport du renseignement US repris par le Wall Street Journal indiquant que trois chercheurs de l'Institut de Virologie auraient contracté une infection aux symptômes "compatibles avec le Covid 19" en novembre 2019. Un faux grossier pour Pékin, qui affirme qu'aucun employé de l'institut n'a contracté la maladie. Mais un élément suffisamment troublant pour que le président américain Joe Biden, à la verve moins virulente que celle de son prédécesseur déclare via sa porte-parole que son administration continue d'avoir "de sérieuses questions sur les premiers jours de la pandémie, y compris sur ses origines en République populaire de Chine".

Si même le président US s'y met...

Il faut dire qu'au pays de l'Oncle Sam, on en sait probablement bien plus qu'on peut en dire. Récemment la presse US a révélé que Washington avait subventionné via le National Institute of Allergy and Infectious Diseases du Dr Anthony Fauci des chercheurs ayant participé à une conférence sur le Gain of Fonction en 2017 à l'Institut de Wuhan. De fait, des fonds US ont bien été affectés à l'institut de Wuhan via l'Eco Health Alliance de New York. Faut nie cependant avoir financé des études de gain of function.

N'empêche. L'institut pourrait bien avoir quelques programmes de recherche cachés. Récemment le Daily Mail vient de révéler que deux scientifiques s'apprêtent à publier dans le Quarterly Review of Biophysics Discovery un papier de 22 pages dans lequel ils n'excluent pas que le Sars-Cov2 puisse avoir été créé en laboratoire. Or les deux auteurs sont loin d'être inconnus et disposent d'une impressionnante légitimité scientifique. Le britannique Angus Dalgleish, professeur d'oncologie à l'université St George's de Londres est l'auteur d'un traitement efficace contre le HIV, tandis que son collègue virologue norvégien Birger Sorenson est le père de Biovacc 19, un vaccin candidat sérieux contre le Covid 19. 

C'est en effectuant leurs travaux de recherche en vue de produire leur vaccin que les deux scientifiques se sont aperçus d'étrangetés concernant la pointe spike du Sars-Cov2. Celle ci contiendrait une rangée de quatre acides aminés, tous chargés positivement. Un assemblage fort efficace pour s'accrocher aux membranes des cellules humaines, mais extrêmement improbable à apparaître naturellement car les charges identiques se repoussent. Il est déjà très rare d'en observer un bloc de trois.

Forts de leurs observations, les deux hommes avancent qu'il n'est pas impossible que le labo de Wuhan ait laissé s'échapper dans la nature un virus manipulé et ait ensuite tenté de masquer ses traces en orientant les recherches du monde entier vers une origine animale. Le manque de transparence de la Chine concernant les recherches menées à Wuhan ne leur permet cependant pas de conclure avec certitude.

Mais le Daily Mail n'a t-il pas été banni des sources de Wikipédia pour manque de sérieux ?

Effectivement, mais pas le Quarterly Review of Biophysics Discovery. Nous reviendrons sur les implications de ceci lorsque l'étude aura été publiée. Les deux scientifiques ont déjà publié dans cette revue en 2020 à l'occasion de leurs travaux sur un vaccin contre le Sars-Cov2.