vendredi 11 mars 2022

Un petit détail sur l'origine du Covid

Selon une étude publiée dans la revue Frontiers in Virology, la protéine Spike du Sars-Cov2 contient une séquence de 19 acides aminés 100% identique à celle figurant dans un brevet déposé par le labo Moderna en 2016. Un fait suffisamment rare selon les auteurs de l'étude pour pouvoir affirmer que le Sars-Cov2 a été ingéniéré avec des techniques de "gain of function". Mais une preuve inopérante pour d'autres scientifiques qui invoquent le hasard de l'évolution.



Delanews, voici des mois que vous n'avez rien écrit et vous arrivez avec du réchauffé qui date de février 2021. Vous avez perdu ma main?

Certes, lecteur, l'étude en question date bien de près d'un an mais ses résultats sont passés à la trappe dans la plupart des médias français. Ce qui nous pousse à la reprendre c'est que récemment d'autres études issues de généticiens chinois tendraient à prouver de façon éclatante l'origine naturelle du Covid. En ces années de plomb, il semble utile de rappeler certains détails qui mettent à mal ces certitudes.

Bon OK. Et elle dit quoi exactement cette étude?

Presque tout est dans le chapeau, lecteur, mais nous allons reprendre. Pour les tenants de l'origine naturel, le Sars-Cov2 proviendrait d'une mutation d'un virus de chauve-souris (par ailleurs et de façon fortuite étudié à Wuhan), le RaTG213, avec lequel il partage 96% de son code génétique. Une similitude hélas insuffisante pour prouver sans équivoque la théorie de l'origine naturelle. A ce sujet, voir nos articles précédents.

Ah bon et pourquoi? Ça semble proche, quand même.

Exact lecteur, c'est disons "assez" proche. Mais pas assez. Pour commencer, l'une des grandes différences entre les coronavirus de chauve souris proche du Sars-Cov2 est qu'aucun virus naturel connu ne possède la capacité d'infecter des cellules humaines efficacement. Il leur manque une partie de code génétique appelée "site de clivage de la furine" pour parvenir à cette fin. Ensuite, bien que proche du Sars-Cov2, le RaTG13 nécessiterait selon de nombreux scientifiques, plusieurs dizaines d'années d'évolution pour en emprunter 100% du génome.

D'accord, et l'étude, dans tout ça?

On y arrive. En faisant tourner des logiciels afin de comparer le génome du Sars-Cov2 à des choses connues dans la base données NCBI Blast, une équipe internationale découvre avec stupéfaction que l'un des composants du fameux "site de clivage de la furine" qui permet au virus de passer la membrane cellulaire pour infecter les humains, est absolument identique à une séquence brevetée en 2017 par Moderna. Le labo, qui travaillait à l'époque sur un traitement ARNm du cancer, a effectivement déposé un brevet pour l'enchaînement de ces 19 nucléotides en 2016 et finalement enregistré le 7 mars 2017 au bureau américain des patent sous le numéro US 9587003 B2 au nom de Stéphane Bancel, PDG de Moderna. Soit plus de deux ans avant l'apparition de la pandémie.

Ah! Et ils en disent quoi Moderna?


Si en France les médias ne sont pas très curieux concernant l'origine du Covid, tel n'est pas le cas des médias US. On retrouve ici une interview de Staéphane Bancel, interrogée par l'anchorwoman spécialisée en économie de Fox News Maria Bartimoro. Dans cette séquence plutôt décontractée, le PDG de Moderna n'exclue pas que le Sars Cov2 puisse avoir été ingénié dans un labo d'ou il se serait échappé par accident, en reconnaissant que "tous les êtres humains font des erreurs".

Et alors, fin de l'histoire?

Là, tu vas être déçu, lecteur. Actuellement personne ne conteste que l'on retrouve bien une séquence de nucléotides brevetée dans le génome du Sars-Cov2. Pour les auteurs de l'étude, qui le démontrent de façon mathématique, il existe seulement une chance sur trois milliards de milliards pour qu'une séquence identique à celle brevetée soit apparue par hasard. En revanche pour d'autres scientifiques, on retrouverait des enchaînements très proches dans l'ADN d'autres animaux, en particulier des oiseaux. Ils expliquent ceci par le fait que le site de clivage de la furine" se comporte comme un ensemble de clé et de serrure et qu'à partir du moment ou une serrure existe, la nature ne peux que façonner une clé. D'autres enfin indiquent que le RaTG13 à seulement 96% identique au Sars-Cov2 ne serait pas un candidat crédible en tant que source à modifier car trop éloigné du virus final.

D'un côté on nous dit que c'est presque le même donc il a muté naturellement et de l'autre qu'il est trop différent pour avoir été transformé. C'est pas un peu antinomique, ça?

Effectivement, lecteur. Mais en la matière, on n''est pas à une contradiction près. A commencer par la Chine, qui n'a rien à se reprocher mais qui n'autorise pas les inspections, et les Etats-Unis qui finançaient ce labo pour y mener des expériences de gain of function sous moratoire sur leur territoire. A ce sujet, curieusement, un plan de recherches émanant de l'Institut de Virologie de Wuhan fourni à la défense américaine dans le cadre d'une demande de financement indiquait "Nous introduirons des sites de clivage spécifiques à l'Homme". Revoici donc les fameux sites de clivage.