mardi 13 janvier 2015

Liberté de la presse

Retour sur un sujet qui préoccupe les foules en ce début de 2015 : la sacro-sainte liberté de la presse.



Après une certaine période d'interruption, DeLaNews se doit de reprendre du service pour toi, lecteur d'autant plus précieux que tu es rare !

OK, alors la liberté de la presse, c'est quoi ?

Oulala ! La liberté de la presse découle en fait de la liberté d'opinion et d'expression, un droit reconnu comme fondamental par la plupart des Etats démocratiques. En France, la liberté d'opinion est affirmée par les article 10 et 11 de la déclaration des Droits de l'Homme de 1789. Déclaration qui, faut-il le rappeler, figure dans le préambule de l'actuelle constitution française.

Oui mais on sait bien que les groupes de presse poursuivent d'autres buts que ceux de l'nformation pure.

C'est vrai. Ils vendent du papier, de la pub, font et défont l'opinion. Mais cela n'est pas contraire au principe de liberté de la presse. Le quotidien Le Monde, par exemple, est la propriété du groupe Le Monde, détenu par les hommes d'affaires Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse. Au même titre que tout citoyen, ces capitaines d'industrie ont droit à leur liberté d'opinion.

Idem pour le groupe L'Express, détenu par l'entité belge Roularta, dont le président Rick de Nolf est par ailleurs membre du Cercle de Lorraine, un think tank ultralibéral belge.

Même chose pour Libération, qui en 40 ans est passé des mains de Jean-Paul Sartre à celles de Bruno Ledoux et du du PDG de Numéricable Patrick Drahi après avoir été sauvé de la faillite par Edouard de Rotschild. Ce même Patrick Drahi, qui reste seul en lice associé au Figaro pour la reprise de l'Express, après avoir avalé SFR à la surprise générale via sa holding Altice, qui avait préalablement acquis Numéricable avec l'aide de Carlyle, le fond d'investissement un temps dirigé par l'ancien secrétaire US à la Défense Dick Cheney.

OK, DeLaNews, on a compris. Acheter des groupes de presse à coup de millions pour dire ce qu'on veut n'est pas contraire à la liberté de la presse.

Ben non, lecteur. Mais c'est pour le moins une activité curieuse de la part d'hommes d'affaires présents dans la finance, le luxe et la technologie, car la presse est bien moins rentable et souvent déficitaire.

Mais, lecteur, ne confondons pas tout. Nous ne parlons ici ni d'éthique, ni de déontologie, ni même de la liberté d'expression des journalistes, qui bien que bénéficiant d'une clause de conscience, restent au service de leurs directeurs de l'info, eux mêmes rendant des comptes à leurs patrons.

Ca veut dire qu'au nom de la liberté de la presse, on ne peut pas tout dire?

Ah tu y viens doucement, lecteur. C'est exactement ça. La liberté de la presse autorise également à taire ce que l'on veut. Voire ce que l'on sait.

Finalement, la liberté de la presse ne garantit pas une bonne information au lecteur. Alors à quoi sert-elle?

Uniquement à être restreinte. Au cas ou une petite publication non contrôlée par un tyccon, voire pire, un blogueur indépendant, s'aviserait de commenter certains événements jugés sensibles par les pouvoirs publics.

C'est sans doute ce qu'à eu présent à l'esprit l'actuel ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve en rédigeant son projet de loi de lutte contre le terrorisme.

Son article 9 qui prévoit notamment le blocage des sites internet par l'exécutif, sans décision préalable du pouvoir judiciaire. Une mesure déjà proposée en 2010 par l'UMP.

Et cela devrait continuer