samedi 28 novembre 2020

La leçon de journalisme

 Nous en avions bien besoin à Delanews, depuis le temps que nous flirtons avec l'indiscible monde complotiste, nous prenons aujourd'hui notre leçon de journalisme. Et c'est le Journal de Montreal qui nous l'offre. Merci !



En effet, dans son édition du 22 novembre 2020, notre éminent confrère au sympathique accent québecois titre que "la covid 19 ne serait pas originaire du laboratoire de Wuhan". Ouf, nous voilà rassurés. Car notre très sérieux confrère puise aux bonnes sources, en précisant bien que c'est Shi Zhengli elle même, la virologue qui effectue des recherches sur les coronavirus dans ce labo, qui l'affirme.

Pour preuve, une étude qu'elle publie dans la revue Nature sur des "échantillons sanguins prélevés il y a plus de huit ans sur un groupe de mineurs tombés malades après avoir côtoyé des chauves-souris", relayée par une autre source tout aussi crédible : le South China Morning Post".


 

Delanews, on ne comprend rien.

Ah, ben nous non plus, lecteur. Sur la base d'infos venant d'un journal chinois qui cite une virologue que les médias américains ont un temps soupçonnés d'être à l'origine de la pandémie, elle même même travaillant sur des échantillons vieux de huit ans, le Journal de Montréal en déduit qu'on peut circuler et qu'il n'y a rien à voir. Car, nous citons : "les conclusions des recherches de (Shi Zhengli ) ont démontré que les caractéristiques génétiques des virus, sur lesquels elle et son équipe travaillaient, n’étaient pas à l’origine de la pandémie actuelle".

Et comment peut en déduire ça?

Justement, lecteur, nous comprenons ton incompréhension, mais le Journal de Montréal ne le dit pas. Une conclusion d'autant plus étrange que notre confrère oublie de préciser que Mme Zhengli a également publié dans différentes revues scientifiques le résultat d'expériences de gain of function qui avaient permis à des coronavirus d'augmenter leur capacité infectieuse pour passer la barrière des cellules de mammifères proches de l'humain.

Ben il a la mémoire sélective, le Journal de Montréal... Mas pourquoi titrez vous sur une leçon de journalisme?

Lecteur, relis bien le titre du papier de notre confrère : "la covid 19 ne serait pas originaire du laboratoire de Wuhan" Rien ne retient ton attention?

Heu... le conditionnel?

Bravo pour ta perspicacité, lecteur. C'est bien de cela qu'il s'agit. Les grands médias sont prompts à dénoncer le "complotisme", ce qui au passage reste une notion bien vague. Mais ils titrent eux aussi parfois sur une spéculation étayée uniquement par celui qui l'affirme. Si ça ce n'est pas une définition du complotisme, ça y ressemble quand même de près. D'autant que, comme nous, le Journal de Montréal lit la presse US et n'ignore pas que l'hypothèse d'un virus échappé d'un labo ne peut certes pas être prouvée, mais ne peut pas non plus être écartée à ce jour. D'ailleurs il se fendait d'un article en ce sens dans son édition du 6 mai 2020.

Mais ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent, le Journal de Montréal, non? C'est pas ça la liberté de la presse?

Tout à fait lecteur. Sauf que ce qui sépare une opinion d'un article journalistique ce sont  les faits. Et en l'occurrence, vu que tout le monde raconte plus ou moins n'importe quoi sur le Sars Cov2, il ne faut peut être pas s'étonner que les théories les plus folles fleurissent sans aucun fondement scientifique. La rédactrice en chef de Marianne va même plus loin en soulignant que ces théories apparaissent "dès lors que des questions légitimes sont interdites".

 


 

Et sur l'origine du Sars Cov2, l'interdit c'est ce fameux laboratoire de Wuhan. Interdit dans la presse occidentale, mais surtout et encore plus en Chine, ou le gouvernement s'octroie un droit de regard sur toutes les études scientifiques portant sur l'origine du virus ainsi que sur toute communication s'y rapportant. Après la chauve-souris, le pangolin et la civette, c'est au tour des surgelés importés d'être accusés d'avoir apporté le virus à Wuhan, selon le centre d'informations internet de Chine. Une hypothèse finalement ni plus ni moins farfelue qu'une autre, à ceci près qu'elle n'émane pas de scientifiques indépendants mais d'un organe de com officiel de Pékin. Dans le même temps, la Chine  met des bâtons dans les roues de ceux qui veulent enquêter sérieusement sur l'apparition du virus. A toi d'en déduire ce que tu veux, lecteur.


Ben on en déduit que si même des représentants de la grande presse et des gouvernements pratiquent ces fameuses techniques dites complotistes, ça va vous faire du boulot à Delanews.

Oui lecteur, et crois moi, on aurait bien d'autres choses à faire. C'est pas pour ce qu'on gagne.


lundi 16 novembre 2020

Les vaccins ARNm contre le Covid 19 sont-ils dangereux ?

 Bon. La récente annonce de Pfizer indiquant avoir mis au point un vaccin contre le Covid 19 nous oblige à sortir de la torpeur moite dans laquelle la rédaction végète après deux confinements. Du calme, il ne s'agit pas ici de prendre fait et cause pour ou contre la vaccination. Mais il se trouve que les vaccins les plus prometteurs font appel à la génétique avec des technologies inédites. Alors, dangereux ou pas?

 

https://i.la-croix.com/729x486/smart/2020/09/05/1201112430/Selon-chercheurs-russes-candidat-vaccin-contre-Covid-19-Spoutnik-V-donne-resultats-preliminaires-encourageants_0.jpg

Ben ça commence mal. On ne dit pas "le" covid 19, mais "la" covid car c'est une maladie et c'est l'académie française qui le dit.

OK, lecteur, utile précision, mais nous te rappelons que "le" typhus" et "le" choléra sont aussi des maladies. D'autre part, même notre président de la République dans sa dernière intervention évoque "le" covid.

Ces précisions sémantiques posées, on peut rentrer dans le vif du sujet. Le vaccin Pfizer est de type à ARNm, c'est à dire ARN messager. L'ARNm est une emprunte d'une partie codante d'ADN, qui indique au ribosome d'une cellule quelle protéine il doit fabriquer. Le corps humain se régénère ainsi mais les virus utilisent également cette possibilité en détournant la cellule de son travail normal. Une fois infectée, elle produit les protéines nécessaires à la réplication d'un autre virus grâce à l'ARNm de ce dernier.

Delanews, on n'est pas ici pour prendre un mauvais cours de SVT, ambiance vulgarisation d'un TD de seconde. Dangereux ou pas Pfizer ?

Pardon. Mais c'est bien quand même d'avoir un vernis de culture scientifique, aussi approximatif soit-il, pour en discuter. Donc le vaccin Pfizer repose sur l'injection dans la cellule d'un morceau d'ARNm qui va lui permettre de synthétiser une protéine. Pas n'importe laquelle, d'ailleurs, celle qui permet d'entraîner l'organisme à la reconnaître car c'est celle qui est utilisée par le Sars Cov 2 pour pénétrer dans les cellules. Et donc de la bloquer une fois sensibilisé.

OK, ça semble bien. Ou est le problème?

C'est vrai que sur le papier, ça fonctionne plutôt bien. Contrairement aux vaccins ADN on ne touche pas au génome à l'intérieur du noyau de la cellule. Tout se passe dans le cytoplasme, évitant ainsi le risque de modification génétique de la cellule. Mais il y a des mais.

D'abord, la cellule peut rejeter la séquence ARNm externe en elle. Si l'organisme la voit comme un corps étranger, elle sera combattue et détruite. Avec un risque de maladie auto-immune, qui va de l'allergie à la sclérose en plaque.

Ensuite, si le vaccin devait être mis sur le marché, il s'agirait d'une première. A ce jour, les technologies à base d'ARNm n'ont jamais été utilisées sur des êtres humains. Le seul retour disponible concerne les chiens et les saumons.

Enfin, et c'est très bien expliqué dans l'excellent papier du biologiste Christian Vélot, président du Conseil scientifique de l'association anti-OGM CRIIGEN, il existerait un risque plus sournois corollaire à l'utilisation de ce type de technologie. A supposer qu'un virus pénètre une cellule utilisant déjà l'ARNm du vaccin, il est possible et même probable que les deux ARN puissent se recombiner en un virus nouveau et inconnu, disposant de toutes les facultés pour infecter des humains. La recombination serait même, selon le scientifique, une spécialité des virus qui leur permet de muter très rapidement.

Donc en cherchant à éradiquer le Sars Cov 2, on pourrait fabriquer des nouveaux virus artificiels potentiellement plus virulents?

Plus virulents, ou moins, mais seuls les plus offensifs nous préoccuperons. Et ce n'est pas tout, comme on dit dans les commentaires sur M6 pour relancer. Voici quelques temps, Moderna Tech, concurrent de Pfizer et qui développe aussi un vaccin à ARNm, avec les mêmes risques à prori, a rendu public la façon dont son produit serait injecté. Il est prévu que chaque seringue serait assortie d'une puce RFID dont les données alimenteront une gigantesque database afin de pouvoir tracer tous les récipiendaires d'une injection.

Etiquette à identification Rfid | Etiquette Rfid - 3M Solutions pour  bibliothèques

Wahoo, là ils sont en route pour les Big Brother Awards!

Oui, d'ailleurs il faudrait les relancer en France car peu de pays pratiquent encore. Mais là, lecteur, permet nous de passer sous silence une info car nous aussi nous nous auto censurons, condition nécessaire à la poursuite de notre sacerdoce de l'info. Car si nous précisions qu'un des financeurs Moderna Tech est la fondation Bill et Melinda Gates, il y a fort à parier qu'on crierait vite au complotisme. Pourtant il ne s'agit que d'un fait, que pour des raisons d'apaisement nous ne donnerons pas. Mais tous les détails sont à lire dans un papier curieusement émaillé du bleu-blanc-rouge, puisqu'il s'agit de notre peu complotiste confrère Profession Gendarme. Alors même si la gendarmerie complote, ça ne vas plus être aussi transgressif.

Ben moi je me ferai pas vacciner.

Tu fais ce que tu veux, lecteur, mais quoi que tu fasses, fais le en connaissance de cause. Reste à savoir, si on injecte massivement un vaccin à ARNm à des centaines de millions de personnes à travers le monde, quelle sera statistiquement la proportion de ceux qui présenterons des troubles ou des effets secondaires. En valeur absolue, ça risque de faire pas mal quand même. Mais ça, ce n'est plus de la génétique, ce sont des maths.