vendredi 1 mai 2020

1er Mai bas les masques

En réaction aux propos d'Emmanuel Macron, qui s'est fendu en ce 1er Mai 2020 confiné, d'une "pensée pour les organisations syndicales qui ne peuvent tenir les traditionnels défilé", Delanews a exhumé de ses archives une courte vidéo tournée le 1er Mai 2019.




On y voit notamment l'impressionnant dispositif policier déployé pour encadrer cette manifestation syndicale. Dans un premier temps, l'immense cortège rallié par les Gilets Jaunes, les infirmières et les collectifs de lutte contre le réchauffement climatique défile pacifiquement.

Autour d'eux, policiers et CRS casqués manœuvrent au trot derrière leurs boucliers en plexi. Ambiance. Les habitués des samedis Gilets Jaunes ne s'en émeuvent pas. Mais du côté des familles venues pour la fête du travail, on commence à s'inquiéter. Les moins aguérris tentent de rejoindre les ballons des organisations syndicales à côté desquels ils se sentent plus en sécurité. Raté.




Delanews, vous y étiez?

Et oui lecteur. On peut épouser le sacerdoce de l'info en premières noces et avoir également une conscience citoyenne. Mais revenons à notre histoire. Soudain sans raison apparente, des grenades explosent à quelques centaines de mètres des ballons. Des soi disant black blocs, qui sont en fait des gamins habillés en noir, auraient tenté de s'en prendre à une vitrine. La fumée est partout et pour bien nettoyer les lieux, les canons à eau entrent en action. Nous croisons un vieux militant dont le téléphone portable vient d'être arraché par la puissance du jet d'eau. Déconfit, il nous crie qu'il rentre chez lui. Ailleurs, un syndicaliste désabusé ne s'étonne même plus d'avoir été pris pour cible. "on s'y fait". Philippe Martinez tentera bien de protester mollement, mais en 2020, visiblement, il a tout oublié.

Depuis qu'il a été nommé pour faire face à la crise des Gilets Jaunes, le préfet Lallemand procède toujours de la même manière. Sous couvert de lutte contre des black blocs souvent fantômes, il donne l'ordre d'envoyer les lacrymo, coupant ainsi les cortèges. Le 1er mai 2019, ça fonctionne au millimètre. Des centaines de manifestants pacifiques font demi tour sur le boulevard (cf notre vidéo) fuyant les gaz avec des masques improvisés. Les autres seront nassés Place d'Italie. A côté de nous, une maman discute avec les CRS pour tenter de faire sortir sa jeune ado. En vain. Elle est infirmière. Pour la plupart, dans la nasse, ce sont les mêmes que le gouvernement demande d'applaudir tous les soirs à 20h. Soignants, profs, chauffeurs livreurs, ouvriers du BTP, associatifs... Ceux qui sont en première ligne comme dit le Chef de l'Etat.

La "stratégie" du préfet se reproduira inlassablement durant chaque épisode de la crise sociale, y compris lors de manifestations ultra pacifiques en faveur du climat, ou les familles n'hésitent pas à venir avec des enfants.

C'est sans doute ce que le Président de la République qualifie de "chamailleur" lorsqu'il promet que nous retrouveront "dès que possible les 1er mai joyeux, chamailleurs parfois qui font notre Nation" Nous n'y avons rien vu de bien joyeux et parfois il est utile de confronter les discours aux faits.

OK Delanews, mais alors on fait quoi si on ne peut même plus défiler?

Ce n'est pas à nous de répondre à ça. Mais vu que tu dois déjà avoir ton masque quasi obligatoire, il te manque les lacrymo. En cherchant un peu tu devrais pouvoir trouver une recette de DIY sur le Net avec des ingrédients maison. Un mélange piment, poivre, eau de javel peut être, à la Trump. Tu peux aussi de taper dessus toi même, pour aider la police.

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