vendredi 26 septembre 2014

Mars attacks!

Première du genre, l'Inde a placé en orbite voici deux jours une sonde spatiale autour de Mars.



Epuisées par le suivi à la loupe des actualités qui comptent, les équipes de Delanews avaient la ferme intention de profiter d'un repos bien mérité en cette fin de semaine. Hélas, les voici contraintes à subir à nouveau le sacerdoce qu'est ce métier de l'info, car lecteur, tu comptes quand même plus que tout.

Alors oui, un peu de mou dans la voilure l'explique, nous avons deux jours de retard sur cette news. L'Inde a annoncé le 24 septembre avoir réussi à placer sa sonde Mars Orbiter Mission (Mom pour les intimes, rien à voir avec Mam) autour de la planète rouge. Un exploit "aux frontières de l'impossible" selon le Premier ministre indien Narendra Modiqui a tenu à féliciter en personne la centaine de scientifiques présents au centre de contrôle de Bengalore pour cette journée "historique".

Pourquoi c'est important?

Ben primo, si on regarde par le petit but de la lorgnette, on se rend quand même compte que positionner une sonde de 1350  kg sur une trajectoire parfaite au terme d'un voyage de 666 millions de kilomètres et de dix mois du premier coup, c'est pas un travail pour le Luxembourg ni pour Monaco. L'Inde se hisse désormais au rang de quatrième puissance spatiale derrière les EU, la Russie et l'Europe. C'est également la première nation à réussir l'opération dès son premier essai. Pas mal.

Y'a un primo, ça veux dire qu'il y un deuxio?

Carrément. Les médias s'en délectent, avec un budget de 75 millions de dollars, l'opération a coûté 25% moins cher que la production du film Gravity. Et nos - respectables - confrères de titrer sur le "low cost spatial", terme évidemment racoleur vu le faible nombre de commandes pour l'envoi de sondes sur Mars, mais évocateur cependant d'un tournant dans l'histoire spatiale.

Car depuis les années 2000, l'Inde, puissance nucléaire régionale reconnue, fait du business avec Israël et les Russes en matière de satellites militaires et de lanceurs. Depuis cette année, elle dispose de son propre moteur, qui remplace ceux de la Russie sur son sa fusée GSLV (Geosynchronous Satellite Launch Vehicle), un truc qui te balance deux tonnes en orbite géostationnaire comme un gamin envoie de la purée avec sa petite cuillère.

Donc à Bengalore et à Hyederabad, y'a plus seulement des call centers et des plates formes de offshoring informatique. Y'a désormais une industrie spatiale fiable et reconnue, qui vient défier celle des Russes et des européens, un peu sous pression ces derniers temps. Ben oui : fin août, l'ESA a perdu deux satellites GPS Gallileo partis de Guyane sur un lanceur Soyouz. Un fiasco de 150 millions d'euros quand même. Next time, on interrogera New Delhi.

Delanews, oserez-vous un troisio?

Attends, rien n'arrête notre mission d'information. Accroche toi, lecteur. Troisio, donc, dans une économie mondiale en manque de croissance, nombreux sont les analystes à rappeler le formidable moteur économique qu'à été la course à la Lune dans les années 60. Une époque à laquelle on doit notamment le développement endémique de l'IT. En 2014, exit, la guerre froide (quoi que), le monde est désormais sous domination économique. La première puissance qui parviendra à poser un homme sur Mars risque de remporter la timbale. En jeu, bien sûr, les budgets de la Nasa. Mais pas seulement. Grandes entreprises, via des fondations, et puissances émergentes y voient un moyen de s'assurer d'une suprématie durable. Et dans ce jeu, il faudra désormais compter avec l'Inde.


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