vendredi 12 septembre 2014

Bush, Obama, l'Arabie saoudite et le 11 septembre

C'était hier le 11 septembre, date anniversaire de ce jour de 2001 qui a bousculé l'histoire contemporaine.



L'occasion pour le New Yorker, relayé par Atlantico, de révéler une information de taille 13 ans après les faits : près de 28 pages d'un rapport d'enquête officiel sur les événements ont été censurées. Elles sont désormais confinées dans une salle sécurisée au dernier sous-sol du Capitole. Leur document d'origine, intitulé "Joint Inquiry into Intelligence Community Activities before and after the Terrorist Attacks of September 11, 2001" est en ligne et sa genèse détaillée sur Wikipedia. Il fût rendu public fin 2002 par ses auteurs, des sénateurs républicains et démocrates. A l'exception de ces 28 pages.

Un "trou noir" dans l'histoire selon Atlantico, justifié par l'ex président Bush, au motif que leur contenu "pourrait nuire aux opérations des services US et compliquerait la victoire dans la guerre contre la terreur". Alléchant. Le rapport contient également d'autres informations non censurées, indiquant que la NSA avait été informée la veille de l'attentat sans en tenir compte. Un rapport à l'époque fortement contesté par le vice-président Dick Cheney.

Au risque de se voir traités de conspirationnistes, voire, de terrosites, les journalistes du New Yorker sont allé interroger des membres du Congrès ayant eu accès à ces 28 pages. Leurs explications, bien que partielles, sont sans appe.

"Elles évoquent les relations entre l'administration Bush et l'Arabie Saoudite" affirme Walter Jones, un sénateur républicain de Caroline du Nord, et "contiennes des preuves très claires de l'implication de personnalités saoudiennes dans les attaques du 11 septembre" selon Stephen Lynch, un démocrate du Massachusetts. L'enquête censurée remonterait même jusqu'au gouvernement saoudien, selon une troisième source anonyme.

Bien au delà d'une histoire d'avions qui s'écrase ou pas, c'est en définitive la censure qui est en jeu. Censure de deux présidents américains successifs. Censure du Patriot Act qui n'a pas permis à la presse US d'aller jusqu'au bout de son travail. Censure enfin de tous ceux, familles de victimes, truthers, enquêteurs, qui affirment - visiblement avec raison - qu'il reste des vérités à découvrir derrière le 11 septembre 2001. Censure enfin de tous ceux, nombreux à travers le monde, qui se sont élevés contre les guerres en Irak et en Afghanistan, alors que des conclusions officielles américaines semblaient pointer d'autres responsables.

Aujourd'hui, le démocrate Lynch et le républicain Jones demandent d'une même voix à l'administration Obama de déclassifier ces 28 pages. Et l'on pourrait bien découvrir un jour qui sont les conspirationnistes.



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